Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/191

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ger faisait mouvoir ceux-ci. Je suis convaincu que c’est à ces ténèbres que je dois la conservation de ma raison, dans de pareilles circonstances. Si en quittant le séjour de l’obscurité, de la famine et du froid j’eusse trouvé tout-à-coup un ciel brillant de toute la majesté d’une belle nuit, mon jugement y aurait succombé. Je n’ose dire à quels excès je me serais livré. Nous traversâmes le jardin sans que nos pieds touchassent à terre. En approchant de la muraille mon courage faillit m’abandonner avec mes forces. Je dis à l’oreille de mon compagnon : « Ne vois-je pas des lumières briller aux fenêtres du couvent ? »

― « Non, les lumières sont dans vos yeux. C’est un effet de l’obscurité dont