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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/252

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ne souffre pas plus pendant l’horrible procession qui le conduit aux flammes, que je ne le fis pendant ce songe. Je crus que ma sentence était prononcée. La cloche avait sonné. Nous quittions la prison de l’Inquisition. Je ne vous peindrai point cette procession dont sans doute vous avez lu ou entendu mainte description effrayante. Il suffit que je vous dise que je voyais tout dans mon songe avec la plus terrible exactitude. Il n’y manquait rien. Toutes les cloches sonnaient dans mes oreilles ; mais le sentiment le plus affreusement inexplicable c’était de me voir passer moi-même. Je me voyais, je me sentais deux fois. Il m’est impossible de vous donner une idée de cette horreur. Je