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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/274

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tanés. Nul ne me voyait, nul ne songeait à me poursuivre, et long-temps avant que l’on pût remarquer mon absence ou me chercher, j’avais traversé les décombres, et j’errais en secret et en sûreté dans les rues de Madrid.

Tout péril paraît léger à celui qui vient d’échapper à un péril extrême et imminent. Le malheureux qui s’est sauvé d’un naufrage est indifférent à l’égard de la côte où il aborde ; et quoique Madrid ne fût, pour moi, qu’une prison un peu moins étroite que l’Inquisition, l’idée que je n’étais plus entre les mains des familiers m’occasiona un sentiment vague, mais délicieux, de sécurité. Si j’avais réfléchi un moment, j’aurais su que mon costume et mes pieds nus de-