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MADEMOISELLE COCOTTE


Nous allions sortir de l’Asile quand j’aperçus dans un coin de la cour un grand homme maigre qui faisait obstinément le simulacre d’appeler un chien imaginaire. Il criait, d’une voix douce, d’une voix tendre : « Cocotte, ma petite Cocotte, viens ici, Cocotte, viens ici, ma belle », en tapant sur sa cuisse comme on fait pour attirer les bêtes. Je demandai au médecin : — Qu’est-ce que celui-là ? Il me répondit : — Oh ! celui-là n’est pas intéressant. C’est un cocher, nommé François, devenu fou après avoir noyé son chien.

J’insistai : — Dites-moi donc son histoire. Les