Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/133

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Il comprenait que c’était fini, qu’il n’y avait plus d’espoir, qu’il n’épouserait pas sa négresse ; elle aussi le comprenait ; et ils se mirent à pleurer tous les deux en approchant de la ferme. Dès qu’ils y furent revenus, elle ôta de nouveau sa robe pour aider la mère à faire sa besogne ; elle la suivit partout, à la laiterie, à l’étable, au poulailler, prenant la plus grosse part, répétant sans cesse : « Laissez-moi faire, madame Boitelle », si bien que le soir venu, la vieille, touchée et inexorable, dit à son fils : « C’est une brave fille tout de même. C’est dommage qu’elle soit si noire, mais vrai, alle l’est trop. J’pourrais pas m’y faire, faut qu’alle r’tourne, alle est trop noire. »

Et le fils Boitelle dit à sa bonne amie :

— Alle n’veut point, alle te trouve trop noire. Faut r’tourner. Je t’aconduirai jus-