Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/219

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toutes les femmes qui peuvent faire des choses pareilles ! Je n’étais plus jaloux, j’étais éperdu comme si j’avais vu l’horreur des horreurs !

Qu’on dise ce qu’on voudra des hommes, ils ne sont point si vils que cela ! Quand on en rencontre un qui s’est livré de cette façon, on le montre du doigt. L’époux ou l’amant d’une vieille femme est plus méprisé qu’un voleur. Nous sommes propres, mon cher. Mais elles, elles, des filles, dont le cœur est sale ! Elles sont à tous, jeunes ou vieux, pour des raisons méprisables et différentes, parce que c’est leur profession, leur vocation et leur fonction. Ce sont les éternelles, inconscientes et sereines prostituées qui livrent leur corps sans dégoût, parce qu’il est marchandise d’amour, qu’elles le vendent ou qu’elles le donnent, au vieillard qui hante les trottoirs avec de