Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/313

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étaient chaudes, son front brûlant et humide, son regard brillant et triste. Je lui parlais, elle me répondait. Que nous sommes-nous dit ? Je ne sais plus. J’ai tout oublié, tout, tout ! Elle mourut, je me rappelle très bien son petit soupir, son petit soupir si faible, le dernier.

La garde dit : « Ah !  » Je compris, je compris ! Je n’ai plus rien su. Rien. Je vis un prêtre qui prononça ce mot : «  Votre maîtresse. » Il me sembla qu’il l’insultait. Puisqu’elle était morte on n’avait plus le droit de savoir cela. Je le chassai. Un autre vint qui fut très bon, très doux. Je pleurai quand il me parla d’elle.

On me consulta sur mille choses pour l’enterrement. Je ne sais plus.

Je me rappelle cependant très bien le cercueil, le bruit des coups de marteau quand on la cloua dedans. Ah ! mon Dieu !