Page:Maupassant - La Vie errante.djvu/224

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aperçoit les âmes des prophètes et des saints.

Le cinquième degré est celui de l’extase mystérieuse. On y contemple les anges et dix mille autres lumières d’un blanc éclatant.

Le sixième est celui de l’extase d’obsession. On y jouit aussi de dix mille autres lumières dont la couleur est celle des miroirs limpides. Parvenu à ce point, on ressent un délicieux ravissement d’esprit qui a pris le nom d’el-Khadir et qui est le principe de la vie spirituelle. Alors seulement on voit notre prophète Mohammed.

Enfin, on arrive aux dix mille dernières lumières cachées en atteignant ce septième degré, qui est la béatitude. Ces lumières sont vertes et blanches ; mais elles subissent des transformations successives : ainsi elles passent par la couleur des pierres précieuses pour prendre ensuite une teinte qui n’a pas de similitude avec une autre, qui est sans ressemblance, qui n’existe nulle part, mais qui est répandue dans tout l’univers… Parvenu à cet état, les attributs de Dieu se dévoilent… Il ne semble plus alors qu’on appartienne à ce monde. Les choses terrestres disparaissent pour vous. »

Ne voilà-t-il pas les sept châteaux du ciel de