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allouma

rente, moins tenace, moins cruelle, moins douloureuse.

Ce que j’éprouvai pour celle-ci, je ne saurais encore l’expliquer d’une façon précise. Je vous disais tout à l’heure que ce pays, cette Afrique nue, sans arts, vide de toutes les joies intelligentes, fait peu à peu la conquête de notre chair par un charme inconnaissable et sûr, par la caresse de l’air, par la douceur constante des aurores et des soirs, par sa lumière délicieuse, par le bien-être discret dont elle baigne tous nos organes. Eh bien ! Allouma me prit de la même façon, par mille attraits cachés, captivants et physiques, par la séduction pénétrante non point de ses embrassements, car elle était d’une nonchalance toute orientale, mais de ses doux abandons.

Je la laissais absolument libre d’aller et de venir à sa guise et elle passait au moins une après-midi sur deux dans le campement voisin, au milieu des femmes de mes agriculteurs indigènes. Souvent aussi, elle demeurait durant une journée entière, à se mirer dans l’armoire à glace en acajou que j’avais fait venir de Miliana. Elle