Page:Maupassant - La main gauche, Ollendorff, 1903.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
hautot père et fils

Hautot fils embrassa son père en gémissant, puis, toujours docile, ouvrit la porte, et le prêtre parut, en surplis blanc, portant les saintes huiles.

Mais le moribond avait fermé les yeux, et il refusa de les rouvrir, il refusa de répondre, il refusa de montrer, même par un signe, qu’il comprenait.

Il avait assez parlé, cet homme, il n’en pouvait plus. Il se sentait d’ailleurs à présent le cœur tranquille, il voulait mourir en paix. Qu’avait-il besoin de se confesser au délégué de Dieu, puisqu’il venait de se confesser à son fils, qui était de la famille, lui !

Il fut administré, purifié, absous, au milieu de ses amis et de ses serviteurs agenouillés, sans qu’un seul mouvement de son visage révélât qu’il vivait encore.

Il mourut vers minuit, après quatre heures de tressaillements indiquant d’atroces souffrances.