Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/182

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faire. Elle se remit à crier : — Oh ! oh ! ça me déchire ! Oh ! Benoist !

Et elle se tordait affreusement.

Soudain, un besoin furieux envahit Benoist de la secourir, de l’apaiser, d’ôter son mal. Il se pencha, la prit, l’enleva, la porta sur son lit ; et, pendant qu’elle geignait toujours, il la dévêtit, enlevant son caraco, sa robe, sa jupe. Elle se mordait les poings pour ne point crier. Alors il fit comme il avait coutume de faire aux bêtes, aux vaches, aux brebis, aux juments : il l’aida et il reçut dans ses mains un gros enfant qui geignait.

Il l’essuya, l’enveloppa d’un torchon qui séchait devant le feu et le posa sur un tas de linge à repasser demeuré sur la table ; puis il revint à la mère.

Il la mit de nouveau par terre, changea le lit, la recoucha. Elle balbutiait : « Merci, Benoist, t’es un brave cœur. » Et elle pleurait un peu, comme si un regret l’eût envahie.

Lui, il ne l’aimait plus, plus du tout. C’était fini. Pourquoi ? Comment ? Il n’eût pas su le