Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/282

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Les filles, la jupe relevée, montrant leurs jambes, laissant entrevoir un bas blanc à la lueur terne de la lumière nocturne, attendaient dans l’ombre des portes, appelaient, ou bien passaient pressées, hardies, vous jetant à l’oreille deux mots obscurs et stupides. Elles suivaient l’homme quelques secondes, se serrant contre lui, lui soufflant au visage leur haleine putride ; puis, voyant inutiles leurs exhortations, elles le quittaient d’un mouvement brusque et mécontent, et se remettaient à marcher en frétillant des hanches.

J’allais, appelé par toutes, pris par la manche, harcelé et soulevé de dégoût. Tout à coup, j’en vis trois qui couraient comme affolées, jetant aux autres quelques paroles rapides. Et les autres se mettaient à courir, à fuir, tenant à pleines mains leurs robes pour aller plus vite. On donnait ce jour-là un coup de filet à la prostitution.

Et soudain je sentis un bras sous le mien, tandis qu’une voix éperdue me murmurait dans