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fût terminée, un de ces regards courts et profonds qui entrent comme du feu au cœur des hommes.

Elle avait de fines paroles, de doux mouvements de tête, des gestes distraits de la main et des airs mélancoliques bien vite arrêtés par un sourire pour lui montrer, sans lui rien dire, qu’il ne perdait pas ses efforts.

Que voulait-elle ? Rien. Qu’attendait-elle de cela ? Rien. Elle s’amusait à ce jeu uniquement parce qu’elle était femme, parce qu’elle n’en sentait point le danger, parce que, sans rien pressentir, elle voulait voir ce qu’il ferait…

Et puis en elle s’était développée tout à coup cette coquetterie native qui couve dans les veines de toutes les créatures femelles. L’enfant endormie et naïve d’hier s’était éveillée brusquement souple et perspicace en face de cet homme qui lui parlait sans cesse d’amour. Elle devinait le trouble croissant de sa pensée auprès d’elle, elle voyait l’émotion naissante de son regard, et elle comprenait les intonations différentes de sa voix, avec cette intuition particulière de celles qui se sentent sollicitées d’aimer.

D’autres hommes déjà lui avaient fait la cour dans les salons sans obtenir d’elle autre chose que des moqueries de gamine égayée. La banalité de leurs compliments l’amusait ; leurs mines de soupirants tristes l’emplissaient de joie ; et elle répondait par des niches à toutes les manifestations de leur émotion.

Avec celui-là, elle s’était sentie soudain en face d’un adversaire séduisant et dangereux ; et elle était devenue cet être adroit, clairvoyant par instinct, armé d’audace et de sang-froid, qui, tant que son cœur reste libre,