Andermatt, désolé, appréciait les conséquences, les classait et les pesait comme on fait une addition. C’étaient :
1o Le bruit fâcheux se répandant dans les villes d’eaux voisines et jusqu’à Paris. En s’y prenant bien, cependant, peut-être pourrait-on faire servir cet enlèvement comme une réclame. Une quinzaine d’échos bien rédigés dans les feuilles à grand tirage attireraient fortement l’attention sur Mont-Oriol ;
2o Le départ du professeur Cloche, perte irréparable ;
3o Le départ de la duchesse et du duc de Ramas-Aldavarra, seconde perte inévitable sans compensation possible.
En somme, le docteur Latonne avait raison. C’était une affreuse catastrophe.
Alors le banquier, se tournant vers le médecin :
— Vous devriez aller tout de suite au Splendid Hotel et rédiger l’acte de décès d’Aubry-Pasteur de façon à ce qu’on ne soupçonne pas une congestion.
Le docteur Latonne reprit son chapeau, puis, au moment de partir :
— Ah ! encore une nouvelle qui court. Est-ce vrai que votre ami Paul Brétigny va épouser Charlotte Oriol ?
Andermatt tressaillit de surprise :
Brétigny ? Allons donc !… Qui vous a conté cela ?…
Mais, toujours Petrus Martel qui le tenait du père Oriol lui-même.
— Du père Oriol ?
— Oui, du père Oriol lequel affirmait que son futur gendre possédait trois millions de fortune.