Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/153

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GILBERTE.

Oui, monsieur.


MARTINEL.

Un malheur dont quelqu’un est victime peut atteindre cruellement aussi une autre personne. Le cœur de cette seconde blessée tout à fait innocente ne pardonnera-t-il pas à l’auteur involontaire de son mal ?


GILBERTE, d’une voix douloureuse.

Cela dépend de la souffrance qu’elle a subie.


MARTINEL.

Cependant, vous avez su qu’avant de vous aimer, puis de concevoir la pensée et l’espoir de vous épouser, mon neveu avait eu... une liaison. Vous avez accepté ce fait qui n’a rien d’ailleurs d’exceptionnel.


GILBERTE.

Je l’avais accepté.


MARTINEL.

Votre frère vient de vous apprendre le reste.


GILBERTE.

Oui, monsieur.


MARTINEL.

Que dois-je répondre à Jean ?


GILBERTE, se relevant et descendant.

Je suis trop bouleversée pour vous le dire encore.