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Page:Maupertuis - Essai de cosmologie, 1750.djvu/176

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C’eſt ce que paroît faire la Lumière lorsqu’elle paſſe de l’air dans l’eau ; le rayon ſe briſe de manière, que la plus grande partie de ſa route ſe trouve dans l’air, & la moindre dans l’eau. Si donc, comme il étoit aſſés raiſonnable de le ſuppoſer, la Lumière ſe mouvoit plus vîte dans les Milieux plus rares que dans les plus denſes, ſi elle ſe mouvoit plus vîte dans l’air que dans l’eau, elle ſuivroit ici la route qu’elle doit ſuivre pour arriver le plus promptement du point d’où elle part au point où elle doit parvenir.

Ce fut par ce principe que Fermat reſolut le Problème, par ce principe ſi vraiſemblable, que la Lumière qui dans ſa propagation & dans ſa reflexion va toûjours par le tems le plus court qu’il eſt poſſible, ſuivoit encore cette même loi dans ſa refraction ; & il n’héſita pas à croire, que la Lumière ne ſe mût avec plus de facilité & plus vîte dans les Milieux les plus rares que dans ceux où, pour un même eſpace, elle trouvoit une plus grande quantité de matière : en effet,