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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/100

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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

Autre fait : transportée on Australie ou en Californie, notre abeille noire change complètement ses habitudes. Dès la seconde ou la troisième année, ayant constaté que l’été est perpétuel, que les fleurs ne font jamais défaut, elle vit au jour le jour, se contente de récolter le miel et le pollen indispensables à la consommation quotidienne, et son observation récente et raisonnée l’emportant sur l’expérience héréditaire, elle ne fait plus de provisions. Dans le même ordre d’idées, Büchner mentionne un trait qui prouve également l’adaptation aux circonstances, non pas lente, séculaire, inconsciente et fatale, mais immédiate et intelligente : à la Barbade, au milieu des raffineries où pendant

    fourche du Marronnier. Un homme ingénieux eût sans doute fait moins bien. »

    « Pour se défendre contre la pluie, elles avaient installé des clôtures, des épaississements, et des stores contre le soleil. On ne peut se faire une idée de la perfection de l’industrie des abeilles qu’en voyant de près l’architecture des deux nidifications qui sont aujourd’hui au Muséum. »