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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/102

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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

pincées de farine, pour qu’elles comprennent immédiatement que celle-ci peut leur rendre les mêmes services et être employée aux mêmes usages que la poussière des anthères, bien que la saveur, l’odeur et la couleur soient absolument différentes.

Ce que je viens de rappeler au sujet des abeilles, pourrait, je pense, mutatis mutandis, se vérifier dans le royaume des fleurs. Il suffirait probablement que l’admirable effort évolutif des nombreuses variétés de la Sauge, par exemple, fût soumis à quelques expériences et étudié plus méthodiquement que n’est capable de le faire le profane que je suis. En attendant, parmi bien d’autres indices qu’il serait facile de réunir, une curieuse étude de Babinet sur les céréales nous apprend que certaines plantes, transportées loin de leur climat habituel, observent les circonstances nouvelles et en tirent parti, exactement comme font les abeilles. Ainsi, dans les régions les plus chaudes de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amé-