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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/119

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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

mer et les étoiles, si nous surprenions les secrets de leur vie. Ils nous permettent néanmoins de présumer avec plus d’assurance que l’esprit qui anime toutes choses ou se dégage d’elles est de la même essence que celui qui anime notre corps. S’il nous ressemble, si nous lui ressemblons ainsi, si tout ce qui se trouve en lui, se retrouve en nous-mêmes, s’il emploie nos méthodes, s’il a nos habitudes, nos préoccupations, nos tendances, nos désirs vers le mieux, est-il illogique d’espérer tout ce que nous espérons instinctivement, invinciblement, puisqu’il est presque certain qu’il l’espère aussi ? Est-il vraisemblable, quand nous trouvons éparse dans la vie une telle somme d’intelligence, que cette vie ne fasse pas œuvre d’intelligence, c’est-à-dire ne poursuive une fin de bonheur, de perfection, de victoire sur ce que nous appelons le mal, la mort, les ténèbres, le néant, qui n’est probablement que l’ombre de sa face ou son propre sommeil ?