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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/126

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LES PARFUMS

saisisse déjà les manifestations les plus frappantes d’une forme ou d’un état heureux et salutaire de la matière qui nous réserve bien des surprises.

En attendant, il en est encore aux perceptions les plus violentes, les moins subtiles. C’est à peine s’il soupçonne, en s’aidant de l’imagination, les profonds et harmonieux effluves qui enveloppent évidemment les grands spectacles de l’atmosphère et de la lumière. Comme nous sommes sur le point de saisir ceux de la pluie ou du crépuscule, pourquoi n’arriverions-nous pas à démêler et à fixer le parfum de la neige, de la glace, de la rosée du matin, des prémices de l’aube, du scintillement des étoiles ? Tout doit avoir son parfum, encore inconcevable, dans l’espace, même un rayon de lune, un murmure de l’eau, un nuage qui plane, un sourire de l’azur…