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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/150

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L’INQUIÉTUDE DE NOTRE MORALE

listes de la fin de l’empire romain nous font assister à la mort du paganisme. Mais, jusqu’à présent, les hommes passaient d’un temple qui croulait, dans un temple qu’on édifiait, ils sortaient d’une religion pour entrer dans une autre ; au lieu que nous abandonnons la nôtre pour n’aller nulle part. Voilà le phénomène nouveau, aux conséquences inconnues, dans lequel nous vivons.

II

Il est inutile de rappeler que les religions ont toujours eu, par leurs promesses d’outre-tombe et par leur morale, une influence énorme sur le bonheur des hommes, bien qu’on en ait vu, et de très importantes, comme le paganisme, qui n’apportaient ni ces promesses, ni une morale proprement dite. Nous ne parlerons pas des promesses de la nôtre, puisqu’elles périssent d’abord