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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/168

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L’INQUIÉTUDE DE NOTRE MORALE

pour ainsi dire aussi tangibles que le seraient ceux de la révélation dont je parlais plus haut. Pourtant, nous ne voyons pas que le niveau du bien se soit élevé. Quelques saints se sacrifiaient pour leurs frères, portaient certaines vertus, choisies parmi les plus discutables, jusqu’à l’héroïsme ; mais la masse des hommes continuait à se tromper, à mentir, à forniquer, à voler, à s’envier, à s’entre-tuer. La moyenne des vices n’était pas inférieure à celle d’à présent. Au contraire, la vie était incomparablement plus dure, plus cruelle et plus injuste, parce que le niveau de l’intelligence générale était plus bas.

XI

Essayons maintenant de jeter quelques lueurs sur le troisième état de notre morale. Ce troisième état, ou, si l’on veut, cette troisième morale embrasse tout ce qui