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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/178

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L’INQUIÉTUDE DE NOTRE MORALE

que nous vivons dans un milieu où, malgré la prépondérance pratique du mal, qu’excusent les dures nécessités de l’existence, l’idée du bien et du juste règne de plus en plus souverainement, où la conscience publique qui est la forme sensible et générale de cette idée, devient de plus en plus puissante et sûre d’elle-même ? N’est-ce pas grâce au même idéal que la morale d’une foule (au théâtre, par exemple) est infiniment supérieure à la morale des unités qui la composent ?

XV

Il conviendrait de s’entendre une fois pour toutes sur les droits de nos instincts. Nous n’admettons plus que l’on conteste ceux de n’importe quels instincts inférieurs. Nous savons les légitimer et les ennoblir en les rattachant à quelque grande loi de la nature ; pourquoi certains instincts plus