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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/182

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L’INQUIÉTUDE DE NOTRE MORALE

vérités quelle cherchait en vain aux points extrêmes de ses pensées.

XVII

Nous sommes un tout spirituel indivisible ; et c’est seulement pour les besoins de la parole que nous pouvons séparer, lorsque nous les étudions, les pensées de notre intelligence, des passions et des sentiments de notre cœur.

Tout homme est plus ou moins victime de cette division illusoire. Il se dit, dans sa jeunesse, qu’il y verra plus clair quand il sera plus âgé. Il s’imagine que ses passions, même les plus généreuses, voilent et troublent sa pensée, et se demande, avec je ne sais quel espoir, jusqu’où ira cette pensée quand elle régnera seule sur ses rêves et ses sens apaisés. Et la vieillesse vient ; l’intelligence est claire, mais elle n’a plus d’objet. Elle n’a plus rien à faire, elle fonc-