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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/22

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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

voyage aérien. L’une d’elles, la jaune, a même perfectionné l’appareil de la rouge en garnissant les bords de la spirale d’un double rang de pointes, dans l’intention évidente de l’accrocher au passage, soit aux vêtements des promeneurs, soit à la laine des animaux. Il est clair qu’elle espère joindre les avantages de l’ériophilie, c’est-à-dire de la dissémination des graines par les moutons, les chèvres, les lapins, etc., à ceux de l’anémophilie ou dissémination par le vent.

Le plus touchant, dans tout ce grand effort, c’est qu’il est inutile. Les pauvres Luzernes rouges et jaunes se sont trompées. Leurs remarquables vis ne leur servent de rien. Elles ne pourraient fonctionner que si elles tombaient d’une certaine hauteur, du faîte d’un grand arbre ou d’une altière graminée ; mais, construites au ras de l’herbe, à peine ont-elles fait un quart de tour, qu’elles touchent déjà terre. Nous avons là un curieux exemple des erreurs, des tâtonnements, des expériences et des petits mé-