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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/262

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L’ACCIDENT

préférable, chaque fois que la chose est possible, de reporter en nous la source d’un mystère ; c’est restreindre d’autant le champ néfaste de l’erreur, du découragement, de l’impuissance.

Immédiatement, demandons-nous si nous pouvons sinon perfectionner l’instinct, que je crois toujours parfait, du moins le rappeler plus près de notre volonté, desserrer ses liens, lui rendre son aisance originelle. Cette question exigerait une étude spéciale. En attendant qu’on l’entreprenne, il paraît assez probable qu’en nous rapprochant habituellement, systématiquement des forces, des faits matériels, de tout ce qu’en un mot qui dit d’énormes choses nous nommons la nature, nous diminuons d’autant, chaque jour, la distance que l’instinct aura à parcourir pour nous venir en aide. Cette