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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/285

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NOTRE DEVOIR SOCIAL

Que notre raison s’efforce donc de monter plus haut que l’expérience. C’est facile aux jeunes gens, mais il est salutaire que l’âge mûr et la vieillesse apprennent à s’élever à l’ignorance lumineuse de la jeunesse. Nous devons, à mesure que s’écoulent nos années, nous prémunir contre les dangers que font courir à notre confiance, le grand nombre d’hommes malfaisants que nous avons rencontrés. Continuons, malgré tout, d’agir, d’aimer et d’espérer comme si nous avions affaire à une humanité idéale. Cet idéal n’est qu’une réalité plus vaste que celle que nous voyons. Les fautes des individus n’altèrent pas davantage la pureté et l’innocence générales, que les vagues de la surface, vues d’une certaine hauteur, ne troublent, au dire des aéronautes, la limpidité profonde de la mer.