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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/305

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L’IMMORTALITÉ

les yeux, les rattacherait à l’être qui doit se réveiller sans souvenirs, inconnu, dans un monde nouveau ? Néanmoins, leur consentement et toutes leurs espérances à l’entrée de la longue nuit, dépendraient de ce lien qui n’existerait pas. Il n’y a, en effet, entre la mort véritable et ce sommeil que la différence de ce réveil retardé d’un siècle, réveil aussi étranger à celui qui s’était endormi que le serait la naissance d’un enfant posthume.

VIII

D’autre part, comment répondons-nous à la question quand il ne s’agit plus de nous, mais de ce qui respire avec nous sur la terre ? Avons-nous souci, par exemple, de la survie des animaux ? Le chien, le plus fidèle, le plus affectueux, le plus intelligent, dès qu’il est mort, n’est plus qu’un répugnant débris dont nous nous débarrassons au plus vite.