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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/46

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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

comme dans l’Ortie, les étamines, au fond de la corolle, se tiennent accroupies sur leur tige. Au moment de la fécondation, celle-ci se détend telle qu’un ressort, et l’anthère ou sac à pollen qui la surmonte lance un nuage de poussière sur le stigmate. Tantôt, comme chez l’Épine-vinette, pour que l’hymen ne puisse s’accomplir que durant les belles heures d’un beau jour, les étamines, éloignées du pistil, sont maintenues contre les parois de la fleur par le poids de deux glandes humides ; le soleil paraît, évapore le liquide, et les étamines délestées se précipitent sur le stigmate. Ailleurs c’est autre chose : ainsi chez les Primevères, les femelles sont tour à tour plus longues ou plus petites que les mâles. Dans le Lis, la Tulipe, etc., l’épouse, trop élancée, fait ce qu’elle peut pour recueillir et fixer le pollen. Mais le système le plus original et le plus fantaisiste est celui de la Rue (Ruta graveolens), une herbe médicinale assez malodorante, de la bande mal famée