de modifier lentement ses organes selon de lentes circonstances.
Les fleurs précédèrent les insectes sur notre terre ; elles durent donc, quand ceux-ci apparurent, adapter aux mœurs de ces collaborateurs imprévus toute une machinerie nouvelle. Ce fait seul, géologiquement incontestable, parmi tout ce que nous ignorons, suffit à établir l’évolution, et ce mot un peu vague ne signifie-t-il pas, en dernière analyse, adaptation, modification, progrès intelligent ?
Du reste, pour ne pas recourir à cet événement préhistorique, il serait facile de grouper un grand nombre de faits qui démontreraient que la faculté d’adaptation et de progrès intelligents n’est pas exclusivement réservée à l’espèce humaine. Sans revenir sur les chapitres détaillés que j’ai consacrés à ce sujet, dans La Vie des Abeilles, je rappellerai simplement deux ou trois détails topiques qui s’y trouvent cités. Les abeilles, par exemple, ont inventé la ruche. À l’état sauvage et pri-