Aller au contenu

Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
chasses et voyages au congo

malades, mais il faut les punir avec sévérité à la moindre faute, et ne pas hésiter à donner même de la chicote si c’est nécessaire, on ne saurait trop le répéter. Les Anglais et les Allemands savent comment il faut les traiter, et malgré leur sévérité, les noirs regrettent les Allemands qui étaient très durs pour eux, mais les payaient bien et assuraient leur existence matérielle. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille leur créer des besoins inutiles, comme par exemple celui du sweater et des capitula, que des philanthropes en chambre ont cru bon d’imposer comme règle générale à tous les chefs d’entreprise au Congo, et qui sous le climat de l’Equateur devient une pure absurdité.

Pour ces populations primitives, l’esclavage avait bon, et son abolition a peut-être été une erreur ? Pas la traite du nègre bien entendu, qui est autre chose, mais pourquoi avoir donné aux noirs une liberté dont ils ne savent que faire ?


2 février.

Nos porteurs au nombre de 80, partent à 10 h. 1/2 avec nos bagages et nous devons les rejoindre en auto après Je déjeuner, car la route étant carrossable jusqu’au pont la Rutschuru, il est bien inutile de faire 3 h. 1/2 en safari (caravane) quand on peut être rendu à destination en une demi-heure. Nous terminons donc nos apprêts et après avoir pris congé de nos hôtes et salué une dernière fois en passant le cirque des volcans, nous reprenons le car qui nous a amenés à Kiseny et qui longtemps avant l’arrivé des porteurs nous dépose à 25 kilomètres de Rutschuru au tournant de la route, où brusquement s’arrêtent les travaux : c’est ici que doit se faire la jonction avec la route venant du Nord, et c’est le tronçon qui manque encore, que nous allons parcourir selon l’ancien système de portage en usage ici. J’ai remarqué que les porteurs de la région avaient une manière toute spéciale de porter les charges ; cela doit tenir sans doute à leur état physique, car la race