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Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/200

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chasses et voyages au congo

Ici telle femelle semble être une plantureuse matrone suivie de son nourrisson ; là deux hippos s’adonnent aux joies de l’amour…

Le cri de l’hippo tient le milieu entre le grognement du cochon et le beuglement du bœuf ; parfois on croirait aussi qu’il hennit comme un cheval ; il émet en somme tous les sons d’animaux domestiques.

Je ne saurais dire combien de temps nous sommes restés à contempler ce spectacle des âges préhistoriques et qu’il est donné à peu d’yeux de nos jours de pouvoir admirer, car pour ainsi dire personne ne vient ici, et même quand le tourisme aura envahi l’Afrique Orientale, ces coins perdus ne se trouvant pas sur la route des autos, on peut espérer que longtemps encore, les hippos de la Rutshuru pourront continuer à prendre en paix leurs ébats millénaires. Il fallut pourtant s’arracher à la vision grandiose, et poursuivant notre route à travers la brousse aride, nous arrivions une heure plus tard à l’endroit du campement peu séduisant par son aspect, où nous dressâmes nos tentes pour la nuit. Nous sommes arrivés à l’une des plus mauvaises régions d’Afrique : tout le monde y est mort : les indigènes l’ont peu à peu abandonnée, et les missionnaires qui avaient tenté de s’y installer, y construisant même une mission en briques, ont été obligés d’y renoncer.

Le soir pour essayer ma nouvelle lorgnette sur ma 9/5, je tue à grande distance un kob et deux topis mâles : Hemeleers auquel je prête ma carabine, abat à son tour une bête à 300 mètres et est converti ; d’où grande conversation sur les télescopes pendant la veillée. Et la’nuit nous sommes peu à peu réveillés par le rugissement du lion, le glapissement du chacal, le rire de la hyène et, les mugissements des hippos, toutes ces charmantes bêtes venant tour à tour plus ou moins près rôder autour du campement. Même le kimputu vient troubler notre sommeil, et au milieu de la nuit, il nous fallut porter secours à notre compagnon le