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chasses et voyages au congo

général l’or de deux façon différentes : l’or alluvionnaire qui est celui charrié par les sables des rivières et qu’on recueille en l’extrayant de ceux-ci, puis l’or filonien qui se trouve en paillettes ou en grains dans les filons quartzeux des montagnes d’où il faut les extraire ; parfois un bloc de quartz se détache de la montagne et roule le long de ses flancs, et le filon d’or mis à nu se détache du bloc qui le retenait ; l’or ainsi désagrégé prend le nom d’or éluvionnaire.

L’exploitation du filon se fait au moyen d’un puits dans lequel se trouve un ascenseur qui relie entre eux six étages communiquant avec l’extérieur au moyen de travées ou de nouveaux qui servent en même temps à l’épuration des eaux. Au sortir du puits les blocs de quartz aurifères sont conduits à l’usine où ils sont concassés dans un énorme mortier dont le pilon est actionné électriquement ; le minerai réduit en poussière est lavé et tamisé, puis on le fait passer sur des plaques enduites de mercure où l’or seulement est retenu et s’amalgame, tandis que le reste est emporté par l’eau qui ne cesse de couler. Ensuite la plaque est pressée dans un linge et l’or recueilli avec le mercure en forme de petites boules, est précipité dans une cornue où il se dégage de son amalgame et tandis que le mercure distillé plus léger remonte à la surface, l’or demeure au fond de la cornue. Pour finir, on le fond en lingots et une fois par mois on achève sa toilette, et le traitant à l’acide nitrique, il est brossé et martelé et on lui donne la forme d’une tablette de chocolat de deux centimètres d’épaisseur sur quinze centimètres de longueur et six de largeur et un poids d’environ cinq kilogs brut, et c’est sous cette forme qu’il est envoyé en Belgique où on le reçoit dans les usines d’affinage. Au moment de notre passage on évaluait à 16 000 tonnes de quartz par mois, la quantité de minerai exploité, et chaque tonne donnant environ dix-sept grammes d’or, on peut compter sur une production mensuelle de 272 kilogs ou 3 264 kilogs pour l’année.