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Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/294

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chasses et voyages au congo

tense, brousse aux arbrisseaux épineux, ou savanes d’herbes semées de grands arbres ; et seul le manque d’humidité, l’insuffisance des pluies ou l’absence des cours d’eau, ont rendu la plupart de ces terrains incultes, et si l’on arrivait à les irriguer, il est probable que comme partout ailleurs, ils seraient propres à la culture. Au Congo où les rivières abondent, où les forêts baignent dans l’eau on n’a nullement l’impression du désert, au contraire, tout y est vert et frais, et en le parcourant, on se rend compte des énormes ressources et de toutes les possibilités qu’offre ce sol encore vierge, mais qui ne demande qu’à être exploité. Je ne suis ni un explorateur à la manière de Stanley, encore moins un industriel dont le but est de mettre en valeur les richesses qu’il découvre, mais quand comme moi on n’observe pas la faune ou la flore sous un angle spécial qui fatalement doit les déformer, on les voit peut-être plus au naturel, et il est possible que l’impression qu’on reçoit en soit d’autant plus juste.

Il faut distinguer entre les deux genres de voyages que font ceux qui aiment à circuler : le tourisme et l’expédition. En Abyssinie où il n’y a pas de routes, mais seulement des pistes, tout voyage devient une expédition, car pour se transporter d’un point à un autre du vaste empire des Négus, soit qu’on y veuille chasser, ou simplement s’occuper d’affaires, il faut toujours organiser une caravane. (Au Maroc et en Algérie, même dans nos Ardennes on peut faire les deux, le tourisme et l’expédition). Au Congo au contraire, grâce aux routes qui relie entre elles une partie des provinces on peut aller de l’une à l’autre en auto, et le voyageur pressé pourra faire du tourisme, c’est-à-dire traverser rapidement le pays, en ne s’arrêtant que de temps en temps pour visiter les principales curiosités. Dans le Nord, par les belles routes qui sillonnent l’Uelé, le tourisme commence, et déjà on peut se rendre de Stanleyville ou de Buta à la frontière du Soudan anglo-égyptien à Redjaf en très peu de temps, et grâce à un trafic régulier établi par les Messa-