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chasses et voyages au congo

un nom historique ( ?) dit-on, sous les talents les plus variés, écrivain de talent, conteur brillant, portraitiste à ses heures, il vous croque l’esquisse d’une négresse ou d’une jolie femme en un tour de main. On m’a assuré également, qu’il était pianiste agréable, quand il disposait d’un piano, mais il ne m’a pas été donné de l’entendre et pour cause ; par contre, j’ai été témoin de sa verve extraordinaire et intarissable et l’on ne peut en tout cas lui dénier l’entrain qu’il apporte à toute chose, et qui fait que jamais on ne s’ennuie dans sa compagnie.

Notre entrevue sur la route ne fut pas de longue durée car déjà une auto lancée à sa recherche arrivait à toute vitesse pour le rencontrer et lui servir de relais, en cas de panne toujours possible.

Nous nous séparons donc après avoir échangé quelques joyeux quolibets, et nous être promis de nous revoir en Europe, et chacun de nous poursuit son chemin. Peu après, nous passons par un village dont l’aspect sauvage ne laisse rien à désirer ; les vraies huttes et le nu recommencent, les huttes des indigènes de la région sont différentes de celles, que nous avons vues jusqu’ici, car elles sont coiffées d’un énorme toit en forme de pain de sucre ou d’éteignoir, dont, la surface est couverte de larges feuilles de « maranta » superposées et desséchées et prenant une belle teinte jaune or. Au milieu des huttes de gros troncs d’arbres coupés à 5 mètres du sol se dressent comme des colonnes antiques sur la place publique des petites cités romaines. Comme unique vêtement, les femmes s’entourent la taille d’une jupe composée de feuillage, formant comme une vaste crinoline, et leur donnant l’aspect de danseuses vertes. Non loin du village nous rencontrons un bizarre cortège. En tête vient un homme entièrement peint en rouge sauf la figure où des yeux fous brillent d’une étrange lueur, puis derrière lui d’autres hommes également teintés de rouge, dansant et hurlant font l’effet d’une troupe de diables sortant d’un coin de l’enfer. Ceci est, parait-il, la fête de