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Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/308

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XI

LA DESCENTE DU FLEUVE

6 Avril.

Dans la Colonie belge, le « Fleuve », est-il besoin de le dire, est et ne peut être que le Congo. Et pourtant combien de grands fleuves, sans parler d’innombrables rivières sillonnent le vaste empire, qu’on ignore en Europe avant d’y avoir voyagé !

En montant sur le « Luxembourg », la première impression reçue est celle que j’ai à chaque nouvelle navigation que j’entreprends ; un profond ennui, et le sentiment que je ne trouverai jamais à employer les nombreuses heures qu’il me faudra passer sur ma prison flottante. Mais un voyage sur le Congo ne ressemble en rien à une traversée transatlantique. Le bateau d’abord, dans ses formes exiguës fait plutôt penser à ces bateaux de plaisance qui circulent sur les lacs suisses, mais là s’arrête la comparaison, car loin d’être un plaisir, j’ai souvent plaint au contraire, les malheureux occupants des cabines ordinaires, qui y étaient entassés, quand au milieu du jour, le soleil tapant dru, et même souvent la nuit, l’air y était à peine respirable. Personnellement nous n’avons pas eu le droit de nous plaindre, car par l’intervention du Gouverneur, on nous avait réservé la cabine de luxe, celle qui avait été occupée l’année précédente par le Roi Albert lui-même, et nous aurions eu mauvaise grâce à nous montrer plus difficiles que lui. Ensuite le voyage ne se fait que de jour, à cause des nombreux bancs de sable qui rendent la navigation nocturne impossible ; puis il y a les P. B., c’est-à-dire les postes à bois, où il faut s’arrêter régulièrement pour renouveler la charge nécessaire à l’entretien des machines. Toutes ces raisons font qu’on a maintes occasions de se dégourdir les jambes,