Aller au contenu

Page:Meilhac et Halévy - La Vie parisienne, 1866.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA BARONNE.

Mais, si fait, c’est ici. Allez ouvrir… c’est mon mari, sans doute !

GARDEFEU, à part.

Les maladroits !… ils l’auront laissé s’échapper !

On frappe très-fort.


Scène IV

LA BARONNE.

Qu’est-ce que tout cela veut dire ? ce guide a véritablement des allures étranges ! Quelle drôle de ville que Paris ! Tout à l’heure, au moment où je rentrais, un jeune homme s’est approché de la voiture… il m’a glissé une lettre dans la main, il m’a dit : lisez, et s’est éloigné aussitôt… Quelle ville singulière ! mais il faut le dire aussi, quelle ville charmante !… J’arrive des Italiens… ah ! quelle soirée j’ai passée !… que d’éclat ! que de lumières !

––––––Je suis encor tout éblouie,
––––––––––Toute ravie !
––––––Quel tableau pour mes yeux surpris !
––––––Je reviens charmée, enivrée,
––––––––––Enthousiasmée !
––––––Enfin, ce soir, j’ai vu Paris !
––––––Des toilettes étourdissantes.
––––––Des fronts chargés de diamants…
––––––Et lorgnant ces femmes charmantes,
––––––Force petits messieurs charmants !
––––––J’arrive, j’entre dans la salle,
––––––––––Et je m’installe
––––––Sous mille regards curieux.
––––––Tout d’abord, deux femmes divines,
––––––––––Mes deux voisines,
––––––Par leur éclat frappent mes yeux.
––––––Toutes deux elles étaient belles,
––––––Mais à faire perdre l’esprit !
––––––Je demande : Qui donc sont-elles ?