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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/101

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le même intérêt anime, & surtout dans un cœur aussi vif que celui de Barneuil) enfin le sort de ma chère maîtresse ne m’est plus caché, je vous parlerai même à cœur ouvert : croiriez-vous que je suis charmé que sa mauvaise fortune l’ait conduite dans cet endroit ? Je ne pus lui dissimuler la surprise que me causoient de pareils sentimens ; ma manière de penser vous étonne, reprit-il ; mais vous allez voir qu’elle n’est pas si déraisonnable qu’il seroit naturel de le croire. Le préjugé a mis une grande distance entre Mademoiselle de Bonneval & moi, puisque mon père n’étoit que le Commis du sien. Madame de Valpré, plus entêtée que qui que ce soit de se Préjugé ridicule, ne m’auroit jamais permis d’aspirer à la possession de sa charmante niéce : j’étois la victime de sa vanité. Cette