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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/103

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dans cette nouvelle décoration : joignez à cela l’air pâle qu’il avoit rapporté de son Couvent, des cheveux de dévôt, la tête panchée sur l’épaule gauche, & le talent d’appuyer ces simagrées d’un roulement d’yeux qu’il attrapoit parfaitement. Eh bien, me dit-il, comment me trouvez-vous ? Croyez-vous que je puisse représenter avec honneur le confident de Monsieur le Brun. Je conçus dans l’instant son projet : À merveille, lui répondis-je, vous possédez à fond toutes les attitudes : oui, sous ce saint déguisement vous pourrez être sûr d’entrer par-tout. Allons donc, reprit-il, dépêchons-nous ; vous jouerez, vous, le rôle de cousin de ma chère maîtresse, confions le reste à l’amour, il m’a trop persécuté pour ne m’être point favorable un moment.

Nous arrivâmes à S. M… Rien