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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/113

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de vous présenter devant elle ? Chargé du déshonneur de sa famille ; vous, l’objet d’une passion méprisée. Ah ! Barneuil, je ne le vois que trop, il faut renoncer à notre amour… Qui voudra se charger de ma grâce ? Moi, lui dis-je, Mademoiselle, pourquoi craignez-vous de confier cette commission à mon zèle ? Appréhendez-vous qu’il ne se ralentisse au moment qu’il demande les plus grands efforts ? Barneuil me serroit la main, & me disoit : Mon cher ami, je vous devrai la vie. Sa Maîtresse me regardoit, & ses yeux m’assuroient qu’elle partageoit la reconnoissance de son Amant. Heureux Amans, leur dis-je, espérez ; ce n’est qu’après bien des tempêtes que l’on entre dans le port ; peut-être touchez-vous au moment de votre félicité. Nous sortîmes, en promettant à Mademoiselle de