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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/115

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doit le silence, une tristesse profonde lui couvroit le visage ; j’augurai bien de ces mouvemens involontaires, je jugeai que la tendresse, plus puissante que sa haine, lui arrachois ces larmes dont elle vouloit envain me dérober le motif par son silence. C’en est fait, dit-elle en se levant, je me rends, ma raison triomphe, Monsieur, je vole à son secours, toute indigne qu’elle en est ; mais la compassion l’emporte sur la colère. Niéce trop imprudente, que tu me causes de larmes ! plût au Ciel que ce fût les dernières ! Elle me remercia avec toute la reconnoissance possible, & me promit de n’oublier jamais le service que je venois de rendre à sa famille. Je ne jugeai point à propos d’entrer dans une conversation plus particulière, je me retirai.

Je me rendis au Temple ; du