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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/127

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patience dont je ne fus pas le maître ; Mademoiselle de Bonneval nous suivoit ; je désespérai de la revoir : elle va monter en carosse, disois-je, & je la perdrai pour toûjours ? Que ne m’est-il permis de me jetter à ses genoux ; de lui faire connoître l’empire qu’elle vient de prendre sur mon cœur ; & le désespoir que va me causer son éloignement ? Je voulois du moins lui exprimer par la vivacité de mes regards, ce qu’il m’étoit impossible de lui faire connoître autrement ; la douleur seule les animoit, & ils n’étoient que languissans. Ainsi l’amour, en s’emparant de mon cœur, sembloit me préparer par ces inquiétudes, aux tourmens qu’il m’a causez depuis.

Je me croyois l’homme du monde le plus malheureux, quand Madame de Valpré, qui étoit des-