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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/145

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résolutions, que vous ai-je fait ? Pourquoi me haïssez-vous ? Si je vous ai offensée, vous êtes vous-même l’auteur de mon crime. Pourquoi me trompiez-vous par une feinte douceur, je n’ai rien vû dans vos yeux qui ne justifie ma hardiesse ? Ces yeux cruels, où j’ai pris tout le feu qui me consume, ont mille fois répondu au langage des miens. Non, reprenais-je (en réfléchissant sur toutes les circonstances) on ne passe pas avec tant de rapidité d’une extrême douceur aux mépris les plus cruels : je devois m’éclaircir ; que suis-je, si cette lettre vient d’elle ? J’avois donné imprudemment la mienne à Madame de Valpré, je n’en peux plus douter, elle a fait la réponse. Ah ! s’il étoit vrai qu’elle ne fût pas de Mademoiselle de Bonneval, si j’étois sûr de ne lui avoir pas déplû, la moi-