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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/173

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je vous dis-là, doit vous annoncer que j’ai sçû faire un retour raisonnable sur moi-même ; ainsi ne vous souvenez de mon amour, que pour songer que j’en ai triomphé ; mais que votre amitié me dédommage du sacrifice que vous a fait ma raison. Ce n’est pas tout, vous auriez à vous plaindre de moi si je laissois mon ouvrage imparfait ; il n’y a que votre félicité qui puisse étouffer mes remords. Je vois bien, dit-elle en soûriant, que ma niéce peut seule la faire, je vous l’accorde. Je me jettai avec transport sur la main de cette aimable Dame, que j’arrosai de larmes que m’arrachoient la reconnoissance & sa générosité. Ah ! lui dis-je, Madame, que ne puis-je payer toutes vos bontez de la meilleure partie de mon sang ; c’étoient-là les seuls remercîmens que je pusse lui fai-