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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/21

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lée la plus fréquentée : l’idée de l’aimable Bonneval étoit la seule qui m’occupoit ; les momens couloient dans cette douce occupation, sans que je m’en apperçusse.

L’espoir de revoir cette aimable personne me conduisoit tous les jours au Palais Royal, mais toujours inutilement : je parcourois le Jardin, j’examinois avec des yeux curieux toutes celles qui portoient des habits semblables au sien ; du plus loin que je les appercevois, mon cœur voloit à elles ; j’y courois, & ma douleur en devenoit plus vive par le déplaisir de voir que je m’étois trompé : insensiblement le Jardin se desemplissoit, & je n’en sortois jamais que le dernier, desesperé de l’inutilité de mes recherches. Las à la fin d’une assiduité aussi infructueuse, mon amour s’amortit par la difficulté