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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/26

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cernent : elle jetta ses regards sur les environs de l’endroit où nous nous trouvions, & frémit de la solitude profonde qui y règnoit. Ses yeux se couvroient de larmes : Ciel, s’écria-t-elle douloureusement : Es-tu le persécuteur de l’innocence ! Où suis-je ? Que vais-je devenir ? Je tâchai de la rassurer. N’accusez pas, lui dis-je, le Ciel d’injustice : il amène à vos pieds un homme qui sacrifieroit sa vie pour vous garantir du moindre danger ; qui connoît le prix de vos charmes, & qui sçait les respecter. Cessez donc de vous livrer à d’injustes allarmes : dissipez vos frayeurs. Ces paroles la tranquillisèrent : ce n’est pas, ajoûtai-je, un inconnu que le hazard offre à vos yeux : je lui rappellai le jour que je l’avois vûë au Palais Royal ; elle me remit. Je me confie à vous, me dit--