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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/29

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n’oublieroit jamais le service que je lui rendois.

Nous marchions toûjours, nous arrivâmes à mon carosse, je l’y fis monter ; nous roulions dans un profond silence ; j’avois le cœur trop serré pour entamer la conversation ; & Mademoiselle de Bonneval plongée dans une profonde mélancolie, n’y paroissoit pas plus disposée que moi. Je fis arrêter le carosse chez une veuve de ma connoissance, dévote de profession, au demeurant fort bonne femme ; elle reçut Mademoiselle de Bonneval comme une brebis égarée, qu’elle devoit empêcher de tomber dans le précipice. Je fis venir à souper, & j’engageai cette aimable personne que la tristesse sembloit accabler, à faire trêve à sa douleur, & à prendre un peu de nourriture ; je ne la quittai qu’après lui avoir promis que je ne