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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/37

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je ? Est-ce vous offenser que de rendre à vos charmes l’hommage qui leur est dû, que de vous jurer un amour dont le respect le plus profond sera toujours la mesure ? Je me rends à ces assurances, reprit-elle ; mais s’il est vrai que je sois assez malheureuse pour vous inspirer de l’amour, travaillez à l’étouffer ; que votre raison triomphe d’une tendresse que je ne puis reconnoître, mon cœur n’est plus à moi ; je vais vous en révéler le secret : heureuse, si je puis, en racontant sa foiblesse, travailler à la guérison du vôtre. Je baissai tristement la tête, & je me préparai à écouter un récit dont la moindre circonstance alloit me désespérer. Elle prit ainsi la parole.