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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/77

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l’ait forcée de m’écrire cette lettre fatale, qui m’a causé tant de chagrins ; les persécutions qu’elle a souffert pour moi, me font ressentir plus vivement mes peines : mais s’il est vrai qu’elle soit touchée de mes maux, je les oublie ; j’oublie que je suis & que je serai toute ma vie, le plus malheureux des hommes, puisque je ne puis plus avoir que des espérances criminelles : mais Monsieur, puisque vous avez le bonheur d’approcher de cette chère personne, dites-lui… Que ne pouvez-vous lire dans mon cœur ? Que ne puis-je moi-même lui peindre avec les couleurs les plus vives, toutes les passions dont il est le théâtre… ? Je m’égare ; la passion est plus forte que ma raison. Hélas ! Pourquoi Mademoiselle de Bonneval m’a-telle tiré d’erreur ; je la croyois mon ennemie, je