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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/81

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pareilles craintes, quand vous travaillez pour la gloire de Dieu ? Avez-vous à répondre de vos actions au monde ? Allez, Madame Sellier ; je vois bien que je me suis trompé, quand je vous ai regardé comme la plus fervente de mes Pénitentes. À ces mots prononcez d’un ton décisif, je ne pus méconnoître le Directeur de Madame Sellier. La Dévote frappée du reproche, alloit répliquer ; mon impatience ne me permit pas d’écouter plus long-tems : tout sembloit conspirer à me confirmer dans mes doutes, je voulois m’éclaircir, & l’idée seule de cet éclaircissement me faisoit trembler : je me refusois avec horreur à la connoissance d’une chofe que je croyois très-possible ; mais que je n’osois regarder comme certaine. Il falloit pourtant le sçavoir : j’entrai en frémissant dans